Le débrief du Lion des Flandres Johan Museeuw: "Van der poel était le plus fort"
Notre consultant revient sur le Ronde passionnant qui s'est déroulé ce dimanche.
- Publié le 08-04-2019 à 06h57
- Mis à jour le 08-04-2019 à 10h42
Notre consultant revient sur le Ronde passionnant qui s'est déroulé ce dimanche.
1. Le succès de Bettiol n’est qu’une demi-surprise.
"L’Italien n’est évidemment pas le coureur le plus connu du grand public, mais ceux qui suivent le cyclisme de près savaient qu’il était en forme au regard de ces derniers résultats. On dit toujours que les cinq premiers du Grand Prix de l’E3 sont de réels prétendants à la victoire sur le Ronde et le coureur de chez EF Education First était quatrième à Harelbeke. Dès lors… Il a fait montre d’un remarquable flair en plaçant son attaque au moment le plus judicieux dans le Vieux Quaremont après avoir profité de l’énorme boulot de Vanmarcke après le Kruisberg. On avait beaucoup parlé, en amont de ce Tour des Flandres, des blocs Quick Step et Jumbo-Visma, mais ce sont les EF Education First qui étaient le mieux représentés dans la phase décisive de la course avec le futur vainqueur, le Belge et Langeveld. Ce succès ne tombe donc pas du ciel. On ne gagne jamais un monument comme le Tour des Flandres par hasard de toute façon…" 2. Les Deceuninck-Quick Step ont roulé trop tôt.
"Les troupes de Patrick Lefevere ont l’habitude de composer avec le statut de favori et d’assumer leurs responsabilités en course, mais j’estime qu’ils ont abattu beaucoup de travail trop tôt dans la course, ce qui les a rapidement privés de deux hommes. Cette attitude n’était pas nécessaire selon moi. Les Deceuninck sauvent la mise avec la seconde place de Asgreen, mais on ne se contente pas de tels accessits dans cette équipe. La défaillance de Stybar en dit long, selon moi, sur l’exigence de cette course. Cela a fait la course très tôt tant la journée et c’est sans doute ce qui explique, paradoxalement, l’attentisme des favoris dans la finale. Tous les gars étaient à la limite et savaient qu’ils ne disposaient que d’une seule et unique cartouche. Certains avaient peur de brûler celle-ci au mauvais moment…"
3. Van der Poel était sans doute le plus fort.
"Mathieu Van der Poel était sans doute le plus fort en course dimanche. La facilité avec laquelle il est revenu après une chute qui l’a pourtant immobilisé pendant plus d’une minute et son aisance dans la dernière montée du Paterberg sont des indices qui ne mentent pas. Mais le Tour des Flandres est une épreuve impitoyable sur laquelle chaque débauche d’énergie à un moment où cela n’est pas absolument nécessaire se paie cash par la suite. Le champion des Pays-Bas a en tout cas d’ores et déjà apporté une réponse à tous ceux qui se demandaient comment il allait digérer les 270 kilomètres du Ronde… Il sera encore de nombreuses fois en position de gagner cette course, croyez-moi !"